En raison des circonstances actuelles liées au Covid-19, les statistiques sur l’évolution de la criminalité en 2019 n’ont, à titre exceptionnel, pas été présentées à la presse en printemps par le biais d’une conférence de presse, mais seront explicitées dans le présent communiqué.
Cette communication vise à relever les tendances générales qui se sont manifestées en 2019, tout en fournissant des explications quant à la signification et à l’interprétation de ces données. Une première communication se concentre sur les chiffres globaux et les infractions contre les biens et les personnes. Un second communiqué portant sur la lutte contre les stupéfiants et les cambriolages respectivement suivra dans les jours à venir.
Mises en garde et précisions quant à l’interprétation des données
Bien que ces chiffres reflètent le travail de la Police, quelques mises en garde sont de rigueur: d’une part, un seul fait peut représenter plusieurs infractions. D’autre part, un fait peut être (re-)qualifié différemment par le Parquet comme résultat de l’enquête qui s’en suit. Il se peut également que des affaires soient classées sans suites par les autorités judiciaires respectivement résultent dans un acquittement. Les informations reprises dans les statistiques policières ne sont donc que des données de base. Le nombre de faits se compose des infractions que les agents ont auto-constatées ainsi que des plaintes portées par les citoyens. Au-delà de ces informations, il est certain qu’il existe des chiffres gris pour les différentes catégories d’infractions : en effet, logiquement, ces statistiques ne prennent en compte que les infractions dont la Police a connaissance.
Il convient de souligner également que les statistiques policières servent avant tout comme outil de travail aux unités de Police qui, suite à l’analyse, peuvent au fur et à mesure de l’année adapter leurs modes opératoires et réagir en fonction de l’évolution des différents phénomènes en termes des méthodes d’enquête, de prévention et de répression.
Tendances générales
Globalement, l’évolution de la délinquance a connu une légère hausse de 4% de 2018 à 2019, pour en arriver à environ 38.800 infractions enregistrées par la Police en 2019 - un chiffre qui reste, malgré la croissance de la population, en-dessous des plus de 40.000 infractions recensées en 2015. En effet, c’est notamment en rapprochant cette donnée au nombre d’habitants pour établir le taux de criminalité sur 100.000 personnes que cette baisse générale pendant les dernières années devient évidente, comme le montrent les graphiques ci-dessous.
Les infractions contre les biens représentent communément la plus grande partie des infractions. Par rapport à l’an 2018, le nombre d’infractions rapportées à la Police dans cette catégorie a diminué de 3%. Les infractions contre les personnes rapportées à la Police ont, quant à elles, augmenté de 8,9%.
Infractions contre les biens
Les vols avec violences sont assez stables depuis 2016 et se maintiennent à un niveau significativement plus bas qu’en 2015 encore. Depuis plusieurs années, aucun vol à main armée accompli n’a été enregistré contre des instituts bancaires ou des transporteurs de fonds. Pour l’année 2019, huit vols à main armée sur d’autres commerces et établissements (librairies, magasins d’alimentation/self-service, bijouteries, ...) ont été enregistrés.
En ce qui concerne les vols liés aux véhicules, les chiffres globaux ont baissé de 2018 à 2019. Cette catégorie comprend pour la plus grande partie les vols à l’intérieur d’un véhicule. Les autres types de vols, dans lesquels on retrouve par exemple le vol à l’étalage ou le vol à la tire, ont diminué de 3,6% sur la même période.
Infractions contre les personnes
Parmi les infractions contre les personnes, force est de constater une augmentation de 7,4% dans la catégorie des coups et blessures volontaires de 2018 à 2019.
C’est également au niveau de la violence domestique qu’une hausse des cas rapportés à la Police peut être observée de 2018 à 2019.
Le groupe d’infractions « Divers » regroupe différentes catégories, parmi lesquelles on retrouve surtout les infractions liées aux stupéfiants.
Le taux policier d’élucidation quant à lui est à son niveau le plus élevé depuis cinq ans, avec une augmentation de plus de 8% depuis 2015. Une affaire est considérée « élucidée » lorsque l’auteur présumé (« personne étant susceptible d’avoir participé à une infraction ») a pu être identifié. À savoir que la présomption d’innocence persiste jusqu’à une éventuelle condamnation.
Cambriolages
Dans le domaine des cambriolages, les informations policières distinguent entre deux types de localités concernées : les cambriolages dans les maisons habitées (maisons, appartements, caves) et les cambriolages dans les maisons non-habitées (magasins, entreprises, restaurants, baraques de chantier, …).
La grande majorité des cambriolages concerne des maisons habitées. Dans ce domaine, une tendance positive peut être constatée, avec une baisse de plus de 7% de 2018 à 2019. Les cambriolages dans les maisons inhabitées ont connu une légère hausse de 1,59% sur la même période après une nette baisse dans la période antérieure.
Généralement, les cambriolages dans les maisons habitées ont plutôt lieu en milieu urbain, à proximité des grands axes routiers et à proximité des frontières. En ce qui concerne l'analyse temporelle, les cambriolages ont le plus souvent lieu les vendredis et samedis et en début de soirée. Sur l'année, le début de l'été ainsi que les mois d'hiver, qui sont particulièrement propices en raison de la tombée anticipée de la nuit, sont traditionnellement les mois les plus affectés. Par conséquent, la Police est aussi particulièrement active dans la lutte anti-cambriolages à ces moments. En 2019, il n'y a pas eu de pic prononcé en début de l'été, contrairement à d'autres années.
Tous ces chiffres concernent, bien entendu, quasi exclusivement des cambriolages " classiques " lors desquels les auteurs sont entrés par une porte, une fenêtre, à travers un balcon… sans que des habitants n'aient été visés. Le nombre de cas de Homejackings (vols avec violences ou menaces dans des maisons habitées) est très peu élevé en comparaison au total des cambriolages : En 2019, il y avait 5 Homejackings dans des maisons habitées.
La lutte contre les cambriolages fait partie des priorités pour la Police. C'est sur base de l'analyse quotidienne des plus récentes évolutions que des mesures préventives et répressives sont mises en place.
Parmi les efforts préventifs et proactifs comptent par exemple des patrouilles ciblées et une présence policière renforcée aux moments et endroits clés, mais aussi des séances d'information de la population, l'information par le biais des plateformes de communication de la Police ou bien encore le conseil personnalisé presté par les agents du Service national de prévention de la criminalité. Les efforts réactifs et répressifs comprennent entre autres la recherche des auteurs, les enquêtes de voisinage, la saisie des traces par la police technique, les enquêtes effectuées par le service de police judiciaire ou encore l'organisation de dispositifs banalisés ou en uniforme.
Il importe de savoir qu'en principe, un cambrioleur ne cherche pas la confrontation avec l'habitant et fuit lorsqu'il remarque que celui-ci l'a aperçu. Néanmoins, si l'habitant constate qu'un cambriolage est en cours, il est déconseillé d'affronter le cambrioleur de manière directe. Alertez plutôt immédiatement la Police à travers le numéro d'appel d'urgence 113 et signalez au cambrioleur qu'il n'est pas passé inaperçu, par exemple en faisant du bruit, en criant ou en allumant l'éclairage.
La lutte contre les stupéfiants
La lutte contre les stupéfiants constitue une autre grande priorité du travail de la Police et celle-ci a été particulièrement active dans ce domaine en 2019. En effet, l'évolution des affaires a connu une hausse significative de 2018 à 2019. Ceci notamment en ce qui concerne la détention avec une augmentation de 35% et l'usage avec une hausse de 51%. Une hausse de 21 % a été constatée pour le trafic. Le nombre de saisies, en coopération avec l'Administration des Douanes et Accises, s'élève à 1.412 pour 2019, tandis que les arrestations sont légèrement en recul.
De la prévention à travers la présence sur le terrain jusqu'à l'enquête judiciaire, toutes les unités de la police sont engagées et concernées par la lutte contre les stupéfiants, que ce soit dans le contexte de patrouilles préventives, de la recherche de renseignements ou encore lors de contrôles d'envergure.
Or, la Police n'est pas le seul acteur engagé dans ce contexte. Elle travaille en étroite coopération avec les autorités judiciaires et l'Administration des Douanes et Accises précitée. Ensemble, plus de 359.000 grammes de cannabis, 6.400 grammes d'héroïne, 1.747 grammes de cocaïne, 50.997 pilules d'ecstasy et 57 grammes d'amphétamines ont été saisis.
Que ce soit dans le contexte de la lutte générale contre la criminalité ou dans la lutte contre des phénomènes criminels précis, nous proposons une panoplie d'informations et de conseils préventifs, ainsi que des informations pour l'aide aux victimes sur notre site web. De manière générale, nous recommandons aux citoyens de signaler des personnes ou faits suspects dont ils auraient pu être témoins immédiatement à la Police afin que les vérifications et démarches nécessaires puissent être mises en place.